En octobre dernier, la SVMS a été conviée à une séance sur le redéploiement de l’éthique et cultures religieuses dans l’école vaudoise. Il s’agissait, une fois encore, d’une information après que tout a été décidé, ce qui semble être désormais l’habitude au Département.

A la suite d’interventions parlementaires et sous pression des milieux religieux, la Département a arbitré et a décidé d’un nouveau plan d’études pour ce domaine. Nouveau, vraiment? A lire ce qui figure aujourd’hui dans le plan romand et la nouvelle proposition, force est de constater qu’il s’agit surtout d’un condensé destiné à mieux coïncider avec un nombre d’heures en diminution pour ce domaine, ce dont nous ne nous plaindrons pas. Nous ne nous plaindrons pas non plus du fait que la formation soit facultative pour les enseignant.e.s du secondaire 1 au vu des offres prévues par la HEP.

Le « nouveau » plan d’études doit entrer en vigueur à la rentrée 2019. Avec quels moyens d’enseignement? Là, vraie-fausse surprise, rien ne change. C’est l’offre des Editions Agora qui demeure presque seule en place, dont plusieurs brochures demeurent trop proches d’un enseignement biblique traditionnel. Tout juste est-il annoncé que certaines publications seront revues.

Il demeure par ailleurs une incertitude et un problème de de fond. Qu’en sera-t-il de l’évaluation? Le département n’a pas un discours très clair. Pour notre part, nous souhaitons clairement qu’il n’y ait pas d’évaluation spécifique pour ce domaine.

Quant au fond, cet enseignement fait l’impasse sur le fait que 24% de la population suisse se dit sans confession et que ce chiffre croît fortement depuis le début du siècle, atteignant même 30% dans le Canton de Vaud.

Or, l’enseignement de l’éthique et cultures religieuses part en quelques sortes du principe que les pratiques religieuses seraient l’affaire de tou.te.s. Cela revient à faire abstraction de près du tiers de la population en faisant aucune place à l’athéisme et l’agnosticisme. Ce n’est plus acceptable.

Article paru dans le Bulletin SVMS n° 3 de décembre 2018

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