Le traitement, médiatique et institutionnel, différencié des réfugié·es selon leur origine nous permet de poursuivre la réflexion initiée dans le Bulletin de la SVMS de novembre 2020.

La guerre continue de faire rage et nous voyons arriver dans certaines de nos classes des enfants ukrainiens. Nous nous réjouissons de voir qu’en Suisse et dans le monde, cette question de l’accueil mobilise. Il semblerait que cette période marque un tournant décisif quant au traitement des réfugié·es, en particulier dans notre pays : transports publics gratuits, appels gratuits en Ukraine chez plusieurs opérateurs, facilité d’arrivée dans les foyers, accueil provisoire facilité, accélération du traitement à environ 1200 dossiers par jour, etc. 

C’est bien, c’est même fantastique. On nous a tellement répété que tout cela était impossible, que c’en est à peine croyable. 

La DGEO a envoyé plusieurs communiqués dans lesquels elle donne quelques indications quant à la manière de traiter au mieux l’arrivée des élèves ukrainien·nes. Un document adressé aux directions attire leur attention sur le racisme envers les Russes ou sur les mesures à mettre en oeuvre en matière de cagnottes. Selon notre souvenir, on s’était montré moins charitable pour l’arrivée des élèves de l’ex-Yougoslavie.

On aimerait voir autant de prévenance et d’intérêt pour la solidarité et pour la lutte contre toutes les formes de racisme, pour les élèves de nos classes en provenance de pays en guerre ou occupés depuis des décennies. Il y a moins d’empressement dans l’information aux enseignant·es en matière de lutte contre l’islamophobie ou pour l’aide au nombre croissant d’élèves qui arrivent actuellement en provenance d’Amérique du sud à la suite du Covid. 

En réalité, il faut mettre en place une politique générale d’accueil et de lutte contre les discriminations. Nous avons pour l’instant failli à cette tâche. Cela n’est pas que le fait des autorités. Cela questionne également nos propres pratiques professionnelles. Celles et ceux d’entre nous qui se sentent plus concerné·es par le sort des réfugiés·e ukrainien·es que par celui des autres devaient y réfléchir. 

Si nous saluons l’engouement général, nous voulons rappeler que la SVMS-SUD se positionne clairement pour un accueil et un traitement dignes pour tou·tes les élèves, sans distinction aucune. Nous voulons donc qu’une réflexion de fond soit menée par le DFJC afin que l’accueil se fasse selon les mêmes droits pour tou·tes les élèves et non pas seulement certain·es d’entre elles·eux, ainsi que cela tend à être le cas aujourd’hui. 

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