Remise de la pétition à Madame la Présidente du Grand Conseil Sandrine Evéquoz par Sylvie Guex du Comité de la SVMS et Grégory Durand, Président de la SPV.

Le mercredi 14 décembre, des représentant·e·s du collectif de la pétition « École numérique : stop à la fuite en avant ! » ont remis à la présidente du Grand Conseil vaudois ladite pétition accompagnée de plus de 2’500 signatures. Dès lors, le collectif espère que la commission des pétitions et le parlement répondront favorablement à la demande d’un réel bilan du projet numérique vaudois avant l’octroi de 48 millions supplémentaires pour le déploiement dudit projet. Le 6 octobre 2022, un collectif composé de médecins, d’anthropologues, de logopédistes, de psychométriciennes ainsi que d’enseignant·e·s avait lancé une pétition demandant un bilan sérieux sur le déploiement du numérique dans l’école vaudoise. Le collectif demandait notamment de prendre du temps afin d’analyser le projet, du point de vue pédagogique, mais également du point de vue sanitaire ou en termes de durabilité avant de le déployer à l’ensemble des élèves du Canton de Vaud.

À ce jour, plusieurs rapports ont été établis sur le projet, mais aucun sur la finalité. Que se passe-t-il pour les élèves ? Est-ce que ce projet amène une plus-value pédagogique ? Est-ce que les élèves apprennent mieux avec un outil informatique ? Pour rappel, une recherche internationale indique que : « En outre, selon les résultats de l’enquête PISA, les pays qui ont consenti d’importants investissements dans les TIC dans le domaine de l’éducation n’ont enregistré aucune amélioration notable des résultats de leurs élèves en compréhension de l’écrit, en mathématiques et en sciences. Autre constat – peut‐être le plus décevant de ce rapport –, les nouvelles technologies ne sont pas d’un grand secours pour combler les écarts de compétences entre élèves favorisés et défavorisés. » On peut donc raisonnablement se poser la question de la plus-value pédagogique pour les élèves si cela ne change rien et si de surcroit cela n’aide pas à réduire l’écart entre les élèves ?

Par ailleurs, dans le contexte actuel de l’école vaudoise, injecter des millions (avec des tablettes ou avec une 34e période pour le secondaire I) pour ce projet interpelle. En effet, afin de tendre vers une école à visée inclusive, des moyens notamment humains et financiers doivent être consentis. Or, à ce jour, ces derniers manquent pour répondre aux besoins du terrain. Dès lors, une pesée d’intérêt – tant par le Conseil d’État que par le Grand Conseil vaudois – devra être menée avec les résultats de l’analyse indépendante revendiquée par la pétition.

Ainsi, après 6 semaines de récolte, la pétition a rencontré un véritable succès avec plus de 2500 signatures. En outre, plusieurs professions hors du champs scolaire figurent parmi les signataires : des pédiatres, des médecins psychiatres, des psychologues, des infirmier·ère·s, des informaticien·ne·s, des spécialistes en environnement, des ingénieur·e·s, des juristes…

Le collectif attend donc avec impatience le traitement de cette pétition par la commission référente et le débat qui suivra au Grand Conseil. Il ne doute nullement que le parlement saura saisir l’opportunité d’évaluer le projet numérique avant d’injecter des dizaines de millions.


La SPV, le SSP-Enseignement et SUD-Education avaient écrit en décembre 2021 au DFJC pour adresser une série de questions précises sur la mise en oeuvre du plan numérique pour l’école.

Télécharger le Bulletin 2-2021 de la SVMS-SUD sur la numérisation de l’école vaudoise. (août 2021) et le communiqué de presse du 17 août 2021.

Pour mémoire, la SVMS a remis vendredi 19 février 2021 la pétition pour une indemnité de 2000.- au libre achat de matériel informatique ! munie de 2’802 signatures. C’était un important succès pour cette action coordonnée par la SVMS et les organisations SUD-Education (AVMG, SVMEP) et soutenue par la SPV et le SSP-Enseignement. Cette pétition reprenait une revendication déjà formulée  la SVMS pour une indemnité quinquennale de CHF 2’000.- pour l’achat de matériel informatique et numérique. Nous sommes et nous serons toujours contraint.e.s d’utiliser notre matériel privé (ordinateur, téléphone) pour travailler, COVID-19 et enseignement à distance ou pas d’ailleurs. Il est donc juste que l’employeur contribue à nos frais.

Avant cela, la CIIP avait mis en consultation en automne le chapitre sur le numérique du Plan d’étude romand. La SVMS avait pris position. Auparavant, SUD-Education avait pris position sur l’enseignement à distance au post-obligatoire. La SVMS avait également produit quelques considérations de la SVMS sur Office 365.

Sur l’école et le numérique, on peut lire et relire la Lettre des gymnase n° 79 sur « Le climat, les écrans et les claviers bien tempérés. » On lira aussi toujours avec intérêt la Lettre des gymnases n° 78 « Aux arriérés du numérique et à la nouvelle ministre du temps libre » et « La formation numérique, un Cheval de Troie: vers un formatage des institutions dans une école sans enseignants? » par Peter Hensinger, paru dans Horizons et débats en juillet 2017. On regardera aussi avec intérêt la conférence d’Alain Damasio.

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